Sunday, March 11, 2007

Partie I - Le Québécois: une nation?

Au milieu de la course à la direction du Parti libéral, le 27 nov. 2006, les députés à Ottawa ont voté sur une motion, introduit par le Premier ministre Stephen Harper qui reconnaissait les « Québécois comme une nation au sein d’un Canada uni ». La motion a passé d’une marge de 266 à 16. Était-elle la bonne décision?

Je commence par demander : Quel était le but de cette motion? Donner plus de droits au Québec ? D’avoir une autre effet légal inconnu ? D’après les commentaires gouvernementales, la réponse est non, et je crois qu’une telle résolution « sans dents » a rendu un mauvais service aux Québécois.

Premièrement, qui qualifie comme ‘Québécois’? Les ‘Franco-Québécois’ ? Les anglophones comptent-ils ? Et les immigrants ? C’est un enjeu qu’on n’a même pas discuté. Je supposerais que le terme « Québécois » inclut tout le monde, allant au-delà des frontières ethniques et linguistiques, mais, les suppositions sont dangereuses. Comme nous le savons tous, la précision est importante, et une motion d’une telle magnitude qui en manque est véritablement dangereuse. Une autre question doit se poser : qu’est-ce une « nation » ? Ce mot a tellement de connotations, qu’il peut mener aux fonds d’une confusion sémantique.

Comme disait un rapportage de CBC, [ma traduction]

« Une journaliste du ‘Montreal Gazette’, le journal anglophone le plus distribué au Québec, voulait savoir si leurs lecteurs étaient des Québécois aussi.

‘Inclut-il chaque résident de Québec sans se soucier de quelle bateau leurs ancêtres sont venus ?’, elle a demandé.

[Lawrence Cannon, le de facto Vice-Premier Ministre du Canada] a répondu: ‘Non, il n’inclut pas. Il n’inclut pas. Soyons clair.’ » [http://www.cbc.ca/canada/story/2006/11/27/chong-quit-061127.html]

Ironiquement, la première chose que ce débat manquait était la clarté. Bien que les commentaires du ministre fait allusion à un nationalisme ethnique, les remarques subséquentes du cabinet (et de M. Cannon lui-même) suggère que la motion vise le nationalisme civique. C’est juste un exemple de comment la confusion a faussé ce débat.

Le Premier ministre a indiqué clairement que c’était à la province du Québec elle-même de définir leur statut (ce que l’Assemblée nationale a déjà fait). Je suis d’accord avec lui. Alors qu’est-ce qui a changé? Est-ce le fait que le Bloc Québécois a introduit précédemment une motion similaire, et le PM voulait battre le Bloc dans un jeu politique mesquin? Probablement. Mais pour une résolution que le gouvernement a admis ne contient aucune valeur légale, je pense que c’est tragique que le gouvernement a eu recours à jouer des jeux avec les Québécois.

Si nous allons parler des Québécois et leur rôle au sein d’un Canada uni, nous devons avoir un débat substantif. Nous devons parler des enjeux que le Quebec fait face. De mes voyages autour du pays, ce que les Québécois (et les Canadiens français en tout) veulent est le respect pour leur langue, culture, et histoire, avec un engagement pour les préserver. Comment est-ce que cette motion fait avancer ce but ? Simplement dit, ça ne le fait pas.

La question n’est pas Shakespearienne: Séparer ou ne pas séparer?

Les Québécois réguliers, laissez-moi être franc, ne s’inquiète pas de cette question à la fin du jour. Ils veulent savoir si leurs enfants vont s’élever dans un pays où ils ne vont pas être gêner de parler leur langue; où ils peuvent avoir tous les services offerts dans leur langue maternelle; où leur histoire et culture sera enseignées rigoureusement dans les écoles; où le gouvernement prendra des mesures actives pour assurer que cela est accompli.

Pouvez-vous blâmer les Québécois? Étant né et élevé dans une communauté franco-ontarienne, savez-vous combien de personnes que je connais qui ne peuvent pas parler français? Qui ne sais pas leur histoire? C’est dévastateur, bien sur, et exactement ce que le Québec veut légitimement éviter.

Le problème est qu’une simple motion parlementaire n’aidera pas la situation. Pourquoi ? Parce qu’il existe au Québec, généralement, une méfiance pour le gouvernement fédéral. C’est plutôt un problème historique.

Après les Plaines d’Abraham en 1759, et le Conquête britannique de 1760, une négation complète de langue, culture, et histoire française a suivie, ce qui était retranché dans le Traité de Paris de 1763. Cette situation n’a pas commencé à changer jusqu’à 1774, quand le Québec était permis, avec beaucoup de persistance, de préserver leur culture et système juridique de droit civil. Imaginez-vous : Entre 1760 et 1774, on pratiquait la discrimination contre les Québécois à cause de culture, langue, et religion.

Au début du 20ième siècle, nous avons vu le débat de conscription du 2e GM, quand le Québec a opposé vigoureusement la position de Mackenzie King, avec une large majorité qui votait contre la conscription dans le référendum de 1942 (76%). Devinez ce qui est arrivé? Ils étaient repoussés, et le gouvernement Libéral avançait, sans tenir compte des inquiétudes de Canada français (les mêmes inquiétudes ont été soulevées lors du débat de conscription de la 1ière G.M quand le Premier ministre Robert Borden et Ministre de défense Sam Hughes n’ont pas tenu compte des intérêts Canadiens français).

Et, récemment, nous avons le rapatriement de la Constitution et la création de la Charte des droits, ce qui a été promulgué sans l’assentiment du Québec. On devrait noter aussi que sans les protestes de Québec et quelques autres provinces, Trudeau aurait fait le rapatriement sans consentement provinciale aucune (voire Référence Re une résolution d’amender la Constitution [1981] 1 S.C.R. 753).

Hmmm…devinez pourquoi ils se méfient de Canada anglais? Le résultat de ce méfiance a été l’adoption d’une approche insulaire pour garder contre le diminution de leur culture menacée. Si moi, anglophone, est honnête, puis-je dire que j’aurais agi différemment si la situation était à l’envers?

Continuer dans Partie II: Solutions

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